De nouvelles règles pour l’isolation thermique par l’extérieur ?
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En France, le nombre de chantiers qui recourent à l’isolation thermique par l’extérieur, également connue sous l’abréviation ITE ou ETICS en anglais, ne cesse d’augmenter. Pratique, mais surtout considérée comme étant la solution d’isolation la plus performante, cette technique n’est pas moins contraignante. Elle répond à des règles spécifiques dont les règles professionnelles ETICS auxquelles tous les propriétaires et les maîtres d’œuvre sont aujourd’hui soumis.
Un petit tour d’horizon sur l’isolation thermique par l’extérieur
Avant d’entrer dans les détails, il est important de faire d’abord un petit rappel sur ce qu’est l’isolation thermique par l’extérieur. L’ITE, de son appellation en anglais External Thermal Insulation Composite System ou ETICS, est l’une des deux possibilités d’isoler sa maison. L’autre possibilité étant l’isolation par l’intérieur. L’ITE consiste à recouvrir la façade d’un bâtiment d’une enveloppe isolante. Celle-ci se compose d’un enduit mince armé qui se fixe mécaniquement ou se colle sur la façade habillée d’isolant. Le tout est recouvert par la suite d’une finition de type B3. Le principal atout de l’isolation thermique par l’extérieur est sa capacité à supprimer plus de ponts thermiques que l’isolation par l’intérieur.
L’entretien de l’ITE
Malgré ses performances, l’isolation thermique par l’extérieur n’est pas une méthode infaillible. Elle peut perdre de son efficacité au fil du temps. D’où la nécessité d’entreprendre des travaux d’entretien et de rénovation pour optimiser sa durabilité. C’est pour encadrer la bonne réalisation de ces travaux que les « règles professionnelles Etics » ont vu le jour. La première édition de ces règles date de janvier 2004. Celle-ci imposait la réalisation d’un diagnostic préalable par un professionnel ou un organisme spécialisé autre que l’entrepreneur ou le fournisseur choisi par le propriétaire avant d’effectuer les travaux d’entretien ou de rénovation. Jugée trop rigide, cette règle a fait l’objet de modifications. Les nouvelles règles Etics datant de décembre 2010 autorisent les propriétaires de maisons mitoyennes ou non, de type plain-pied ou R+1, dont la superficie est inférieure ou égale à 250m², à confier la réalisation de la reconnaissance préalable à l’entrepreneur qu’ils ont engagé. Il faut noter cependant que le diagnostic que celui-ci peut faire se limite aux désordres de type I et II. L’ancienne règle s’impose toujours aux maisons supérieures à 250m² ou qui ne respectent pas les conditions sus-citées.
Un diagnostic indispensable en deux temps
L’objectif principal des règles professionnelles Etics est de définir les bonnes pratiques dans l’entretien ou la rénovation des façades ayant reçu une isolation thermique par l’extérieur. Elles visent également à rallonger la durée de vie des systèmes en imposant aux propriétaires des travaux d’entretien réguliers lesquels doivent être précédés d’un diagnostic obligatoire. Celui-ci se déroule en deux temps. Un examen visuel permet d’abord de classer les défauts observés en six types (I, II, III,…VI). Si cette inspection visuelle ne suffit pas, des examens en laboratoire peuvent être envisagés comme la mesure de la perméabilité du support, l’analyse au microscope, etc.
Les différents types de pathologies
L’organisme ou le professionnel en charge de réaliser le diagnostic devra faire un rapport mentionnant le type de pathologie rencontré. L’on distingue six principaux types de pathologies :
- Types I et II : désordres esthétiques
Type I : l’enduit mince est en bon état, mais son aspect est altéré par la présence d’encrassement dû à des rejaillissements, des salissures atmosphériques ou au développement de micro-organismes. Type II : l’on assiste à un faïençage avancé du revêtement de finition sans que celui-ci n’atteigne toutefois pas la couche de base.
- Types III et IV : désordres mécaniques
Type III : présence de micro-fissurations sur le revêtement de finition pouvant atteindre la couche de base ou de fissurations localisées n’excédant pas 1% de la surface. Type IV : micro-fissurations ou fissurations au niveau des joints de plaques d’isolant.
- Types V et VII :
Type V : décollement et/ou cloquage de l’enduit mince, fissuration généralisée même si l’isolant est encore solidaire du support. Type VI : système désolidarisé du support en partie ou en totalité.
Des solutions pour chaque type de pathologie
Les règles professionnelles Etics prévoient également des solutions spécifiques pour chaque type de pathologies. Celles-ci sont nommées K1 pour traiter le désordre de type T1, K2 pour T2 et ainsi de suite.
- Solutions de type K1 et K2 : entretien pour redonner un aspect décoratif
K1 : application d’un film mince K2: application d’un film semi-épais
- Solutions de type K3 et K4 : rénovation pour améliorer l’esthétique et corriger en même temps les défauts
K3 : application d’un revêtement semi-épais ou épais et d’un revêtement souple taloché en cas de fissures. K4 : réalisation d’un nouveau sous-enduit armé et application d’un nouvel enduit de parement.
- Solutions de type K5 et K6 : réfection en fonction de l’adhérence de l’isolant au support.
K5 : si l’isolant est encore adhérent : pelage du sous-enduit armé existant, ponçage des plaques de polystyrène, application d’un nouvel enduit armé et d’un nouvel enduit de parement K6 : si l’isolant n’est pas adhérent : dépose de l’ancien procédé, recouvrement par un nouveau bardage.